Un déficit public en baisse pour la France en 2018, un dérapage en 2019 contenu sous la barre des 3%

Dans un contexte national et international particulièrement tendu, le déficit public de la France en 2018 aura été contenu à 2,5%, légèrement en dessous de l’objectif prévu de 2,7% et 1 point de PIB de moins qu’en 2016. Le dérapage attendu en 2019 du fait des baisses de charges des entreprises et de pouvoir d’achat concédées aux consommateurs à la suite du mouvement des gilets jaunes serait limité à 3%. La réduction devrait également concerner le déficit structurel (hors effets de la conjoncture). Cette annonce par le gouvernement est en ligne avec les prévisions de croissance de l’Insee (notre article du 20 mars).

Les comptes publics ainsi maintenus sous la barre des 3% deux années de suite (ce qui n’est arrivé que deux fois depuis 2002) devrait faciliter les discussions avec Bruxelles.

Cette tendance s’explique notamment par l’encadrement de la masse salariale des fonctionnaires (gel du point d’indice), facilitée par l’effort des collectivités locales et la décélération des dépenses des comptes sociaux. Au final les dépenses publiques (hors crédit d’impôt) ont représenté en 2018 54,4% du PIB (55% l’année précédente), rendant possible l’objectif de réduction de 3 points pendant le quinquennat.

Il en est de même de la pression fiscale, réduite, certes à la marge, de 0,2% en 2018 et d’un pourcentage plus significatif cette année (sous l’effet en particulier de la nouvelle baisse de la taxe d’habitation). Le taux des prélèvements obligatoires reste lourd (45% du PIB), avec l’engagement de l’exécutif d’une réduction d’un point sur les 5 ans de mandat. Si la tenue de ces engagements (déficit public, pression fiscale, charge de la dette…) est réalisable, celle de l’allègement de 5 points du volume de la dette apparaît incertaine. Il s’est stabilisé en 2018 (98,4% du PIB) mais devrait continuer sa progression en 2019. Les marges de manœuvre restent étroites

Source: Les Echos