Le secrétaire général de l’ONU lance un appel solennel à la communauté internationale, en direction de l’Afrique et des autres pays du Sud

 

Lancer une action planétaire d’une ampleur inégalée

Invité de RFI et de France 24 le vendredi 27 mars, Antonio Guterrez, le secrétaire général de l’ONU, exhorte l’ensemble des pays à une action coordonnée d’une ampleur inégalée.

Inverser la courbe exponentielle

Constatant la courbe exponentielle des victimes du Coronavirus – ½ million de personnes positives et plus de 20 000 morts au 27 mars – il estime que seul un effort collectif à l’échelle internationale permettra de briser l’évolution de la pandémie et de trouver les traitements puis les vaccins à mettre au service de toute l’humanité. Les pays du G20 doivent travailler ensemble, de manière « absolument » coordonnée, sous l’orientation de l’OMS. Ils représentent à eux-seuls 80% de l’économie mondiale et en ce moment 90% des infections.

La maladie va s’étendre aux pays du Sud : le rôle du G20

Elle commence à progresser vers le Sud très rapidement. Comme l’a proclamé le président Macron Sommet extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement du G20 consacré au COVID-19, il faut faire de l’Afrique une priorité de la communauté internationale, par un investissement massif, à un niveau « gigantesque », tant en équipements sanitaires qu’en appui économique, financier et social. C’est l’intérêt aussi des pays du Nord pour éviter le risque d’une mutation du virus qui infecterait à nouveau la planète, l’épidémie revenant alors du Sud vers le Nord. Selon la proposition franco-allemande, le G20 pourrait coordonner cette action.

3000 milliards USD à mobiliser pour les pays émergents et en développement

Au-delà des aides humanitaires spécifiques aux communautés les plus vulnérables (camps de réfugiés…), les besoins, tant pour les pays développés que ceux du grand Sud, sont estimés à 10% du PIB, comme chiffré par le Sénat pour les États-Unis.  C’est donc, selon Antonio Guterrez, un montant de ressources de quelque 3000 milliards USD qui doit être mobilisé pour les pays émergents et en développement. Le FMI a une capacité de 1000 milliards, le solde devant venir des autres organismes multilatéraux, des pays partenaires ; des accords swaps entre banques centrales permettraient à ces pays de disposer de liquidités pour faire face à leurs besoins immédiats.

Obtenir la cessation des autres conflits : « l’ennemi commun est le virus »

Enfin un appel a été lancé pour la cessation des hostilités dans les pays en conflit : les représentants spéciaux de l’ONU sont engagés à des négociations avec les belligérants pour un cessez-le-feu général. Antonio Guterrez a salué un « mouvement » vers une acceptation, au Yémen, partiellement en Syrie, en Libye, aux Philippines, au Cameroun. Il s’agit maintenant de le confirmer, de l’étendre aux autres foyers dans le monde et surtout d’obtenir que les acteurs de ces guerres appliquent concrètement les accords, avec la pression de tous. L’ennemi commun est le virus, a répété le secrétaire général.

 

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