l’ancien président Laurent Gbagbo et son ministre de la Jeunesse, Charles Blé Goudé, resteront en détention après suspension de cette décision par la Chambre d’appel de la même CPI

La Chambre d’appel de la Cour pénale internationale (CPI) a décidé, à la majorité, le 16 janvier que MM. Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé, son ancien ministre de la Jeunesse, resteront en détention dans l’attente de sa décision qui devrait intervenir assez rapidement. Elle a en effet suspendu (et non annulé) la décision de la Chambre de première instance de mise en liberté de M. Gbagbo et M. Blé Goudé, son ancien ministre de la Jeunesse. Une audience a été programmée le 1er février, pour entendre d’autres arguments sur cet appel.

On rappellera que la Chambre de 1ère instance, à la majorité, a acquitté le 15 janvier MM. Gbagbo et Blé Goudé de toutes les charges de crimes contre l’humanité perpétrés en Côte d’Ivoire en 2010 et 201, 7 ans après son transfert devant la CPI et 3 ans après le début de son procès. 231 jours d’audience ont été dédiés à la présentation des moyens de preuves du Procureur et 82 témoins ont déposé en audience ou par lien vidéo ; des milliers de documents ont été enregistrés en tant qu’éléments de preuve, et des centaines de requêtes et décisions ont été faites. Le 4 juin 2018, la Chambre a déclaré que la présentation des éléments de preuve du Procureur était désormais close.

En Côte d’Ivoire, l’annonce de l’acquittement de l’ancien président a été accueillie avec joie parmi ses partisans, incertitude voire inquiétude dans le reste de la population alors que les élections présidentielles se rapprochent (2020) et que les partis de la majorité au pouvoir manifestent leurs dissensions. On notera les propos conciliants de l’ex-première Dame Simone Ehivet Gbagbo comme de l’ancien président Henri Konan Bédié, actuel président du PDCI-RDA.

Sources : CPI et médias locaux