La Côte d’Ivoire peut-elle devenir le géant africain de l’huile de palme durable ? Un Grand Reportage RFI

Déjà 2ème producteur africain d’huile de palme après le Nigéria, 9ème mondial, et 1er exportateur en Afrique, la Côte d’Ivoire a lancé un programme de triplement de sa production sans augmentation des superficies, en soutenant les petits cultivateurs qui en assurent l’essentiel. Le marché est important, la consommation étant 2 fois plus importante que la production. Cette huile végétale, la plus consommée dans le monde, est décriée pour ses ravages environnementaux. Or la Côte d’Ivoire a déjà perdu depuis son indépendance en 1960, 90% de sa forêt, réduite de 16 à moins de 2,5 millions d’hectares.

Un Conseil hévéa-palmier a été créé au sein du ministère de l’agriculture il y a un plus d’un an, destiné à relancer la filière affectée par de faibles rendements (ils ont baissé de 10T à 6T/ha alors qu’ils atteignent plus de 30T en Malaisie) et par des cours internationaux bas.

Un programme RSPO (table ronde pour une huile de palme durable), promu par l’association interprofessionnelle de la filière AIPH, avec l’aide de l’ONG Solidaridad a été lancé depuis un an.  Originaire d’Asie, il n’a pas permis d’y stopper la déforestation. C’est l’ambition de la Côte d’Ivoire de le réussir, par l’augmentation des rendements et en y intégrant des arbres, en particulier agrumes. Elle est servie par le fait, qu’à la différence du cacao, le palmier est planté dans les terres limoneuses du sud qui ne sont plus forestières. Des formations en champs-écoles ont débuté, fournissant une assistance agronomique mais aussi sociale et environnementale dans une perspective de biodiversité et d’encouragement à l’agroforesterie. Les petits cultivateurs qui constituent l’essentiel de la production doivent être convaincus de la démarche : 2000 ont suivi la première formation pour un objectif de 5000.

Ils sont 40 000 répartis sur 175 000 ha, les productions industrielles s’étendant sur 75 000 ha. Avec les salariés des grands groupes, la filière occupe quelque 100 000 personnes et en ferait vivre près de 2 millions. Le groupe SIFCA, le 1er employeur privé du pays, a produit à lui seul 300 000 T d’huile sur un total de 550 000 T. Il prête assistance aux cultivateurs indépendants qui lui fournissent leurs récoltes, notamment sous forme de fourniture de plants.

A écouter, RFI, Grand Reportage 

La Côte d’Ivoire peut-elle devenir le géant africain de l’huile de palme durable ?