L’innovation, l’antidote à la corruption : A écouter (10 mn)

 

A écouter le point de vue d’Efosa Ojomo, un chercheur nigérian, spécialiste de l’innovation.

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La prospérité est  le préalable à la lutte contre la corruption.

Il estime que la corruption endémique dans nombre de pays d’Afrique est inhérente au sous-développement. Celui-ci induit la rareté et le manque, encourageant en conséquence la corruption, maintenant les populations dans la pauvreté et les institutions dans l’incapacité de faire appliquer la loi par manque de revenus. Les fonctionnaires mal payés comme les opérateurs peu scrupuleux profitent de la disette dans tous ses aspects,  tant alimentaire qu’en éducation, emploi, etc. C’est par l’investissement, lui-même entraîné par l’innovation, que le développement s’accéléra, permettant au plus grand nombre l’accès aux ressources, réduisant de ce fait la corruption.

L’exemple de la Corée du Sud

Il cite le cas de la Corée du sud, au niveau économique proche de celui des pays d’Afrique subsaharienne il y a peine quelques décennies. Les investissements massifs par quelques grands groupes de stature maintenant mondiale ont conduit au développement, favorisant la transition d’un État autoritaire à une démocratie. Au point, inimaginable auparavant, de condamner à 24 ans de prison pour fait de corruption et d’abus de pouvoir en 2018, la présidente de la République, en exercice juste un an avant !

Afro-optimisme

Si l’Afrique subsaharienne est encore loin de ce modèle, les initiatives se multiplient dans de nombreux secteurs. Ainsi dans la téléphonie où l’entrepreneur milliardaire Mo Ibrahim a démocratisé le téléphone portable, outil innovant d’accélération du développement. Or, rappelle Efoso Ojomo, à peine 5% des populations subsahariennes y avaient accès à la fin des années 90…

Il y a donc lieu d’être optimiste : «  les sociétés ne se développent pas parce qu’elles ont réduit la pauvreté. Elles sont capables de réduire la corruption parce qu’elles se sont développées. »