Les avancées de la Chine en Afrique : le Secrétaire Général de l’ONU, nomme pour la première fois un ambassadeur chinois, M. Huang Xia, comme son nouvel émissaire pour la région des Grands Lacs

Le SG de l’ONU, Antonio Guterres a nommé le 21 janvier, pour la première fois, un ambassadeur chinois, M. Huang Xia, ancien ambassadeur chinois au Niger, Sénégal et en RDC, en poste également en France et au Gabon, comme son nouvel émissaire pour la région des Grands Lacs. L’ONU apporte sa contribution, en sus des interventions bilatérales, à la stabilisation de cette zone, notamment au Burundi, à l’Ouganda, la RDC et le Rwanda.

La Chine, membre permanent du Conseil de Sécurité doté d’un droit de véto, est devenu le 2ème contributeur financier à l’ONU, après les Etats-Unis, ravissant cette place au Japon. La part chinoise atteint aujourd’hui 12% du budget de fonctionnement de l’ONU et 15% de celui des opérations de paix : plus de 2.500 Casques bleus chinois sont déployés notamment au Mali, en République démocratique du Congo, au Soudan du Sud ou au Liban.

En Afrique, la Chine a promis lors du Sommet Chine-Afrique, tenu en septembre dernier, 60 Mds USD de financements dont 20 Mds de lignes de crédit. 2 fonds, consacrés au financement du développement et des importations de produits africains, ont été également annoncés, d’un montant cumulé de 15 Mds USD. La Chine devrait «annuler » une partie de la dette arrivant à maturité dans les pays les moins développés, enclavés ou insulaires, mais sans préciser lesquels ni indiquer de calendrier. Enfin, les entreprises chinoises seront encouragées à investir “au moins 10 Mds USD” en Afrique au cours des trois prochaines années. On rappellera que lors du précédent Sommet, en 2015, le président Xi Jinping avait déjà annoncé une enveloppe de 60 Mds USD d’aide et de prêts à destination des pays africains.

Si l’Europe reste le 1er investisseur en Afrique et son 1er client, elle n’est plus son 1er créancier : la Chine y a déversé depuis une dizaine d’années plus de 140 Mds USD, endettant lourdement le continent,  à des conditions moins contraignantes en termes de gouvernance, de RSE, d’éthique, de respect des droits de l’homme…. En parallèle les exportations chinoises vers l’Afrique se sont hissées de 3 % en 2001 à 18 % aujourd’hui.